cet oiseau qui toquait à la fenêtre de bon matin n'avait pas de lettre à sa patte. C'était peut-être l'âme d'un ami disparu, mais bon, si les esprits pouvaient se réincarner en merlette, ils pouvaient tout aussi bien, avec un peu d'effort, m'envoyer un mail ou un SMS.
Pour justifier son comportement singulier, je me suis demandé si elle n'écoutait pas la musique. Oum passait sur la platine et la belle berbère nous rappelait qu'en ce moment de l'autre côté de la mer se rejouait la danse éternelle du peuple contre le monstre
mais non, j'étais encore une fois victime d'un Walt Disney syndrome,
l'animal voulait tout simplement piquer du bec sur son reflet.
laroque des albères - Page 2
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un messager à la fenêtre
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résidence secondaire
résidence secondaire
trois pièces si les murs repoussent
cuisine encastrée sur plan de fougères
lit partagé sur matelas de mousse -
Compter les moutons
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divergeance
Chemin de Sargé, chemin des Fontenelles, chemins creux communs des pays de bocage. Ils courent entre les champs, ils sont sa couture. Entre deux talus, bordés de haies et de trognes dans un couvert permanent, parfois comme un tunnel.
Ils sont certainement aussi vieux que le pays.
C’est aussi un merveilleux biotope, une frontière naturelle, un refuge pour les bêtes, pour les hommes aussi
Chouannerie, guerres de Vendée, abris contre les bombes, raccourcis.
Quand je les ai découverts à mon tour vers le milieu des années 70, ils n’étaient plus utilisés
mais façonnés par les hommes qui les avaient oubliés, il en émanait une impression d’abandon comme une maison fracassée ouverte aux quatre vents. La ronce y courait,
des ferrailles rouillées des carcasses,
je les ai trouvés merveilleux.
L’étalement de la ville et de ses quartiers les avaient meurtris et tronqués mais ils continuaient d’exister, comme un pied de nez, un échappatoire.c’est à ce moment que nous avons bifurqué,
lorsque nous avons abandonné les chemins.
© Photo Blue Rabbit "Un chemin dans le chemin" . 2017 -
les terrasses de l'Ouillat
c'est de la gloutonnerie, nous avons toujours faim
plein la bouche mais encore on se ressert
et peu à peu le paysage se privatise
il disparait à nos yeux
il se voile d'une taie grise